Puheen kontekstualisointiprosessi vs. noesis

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Jotakin tällaista mietin väitöskirjassani puheen kontekstualisoinnin luonteesta: että kontekstualisointi olisi kuin noesis Husserlin fenomenologiassa. Että eri kielen tasot – kuten leksikaalinen, syntaktinen, episteeminen, morfologinen, foneettinen, vuorovaikutuksellinen, jne. – olisivat noemoja eli eräänlaisia kognitiivisia rakenteita, ja näihin liittyvät raa’at aistimukset (äänteet, prosodiset piirteet, syntaktiset rakenteet, sanat, morfologiset elementit, puhekumppanin reaktioista aiheutuvat vuorovaikutukselliset piirteet, jne.) saisivat tietoisuudessa “informaationsa” intentionaalisen noesis-ajatusprosessin kautta. Kukin noema vastaa kuvaa, jonka olemme muodostaneet jostakin kielen tasosta (esimerkiksi leksikaalisen tason merkityksestä sanotun kontekstualisoinnissa) muistojemme, kokemustemme ja odotustemme perusteella. Jos näemme vaikkapa talon suoraan edestä päin, fenomenologian mukaan havaitsemme sen kuitenkin kokonaisena objektina, jolla on myös sivuseinät, katto, lattia, jne., vaikka emme niitä juuri sillä hetkellä näkisikään, koska talon noema – eli kokemuksemme, muistomme ja odotuksemme talosta – kertovat, että talo muodostuu muustakin kuin pelkästä julkisivusta. Puheen kontekstualisointia voidaan verrata noesikseen, koska olemme muodostaneet mielessämme kuvan – noeman – kaikkien eri kielen tasojen roolista sanotun kontekstualisoinnissa ja tulkitsemme puhetta suhteessa näihin noemoihin.

 

RANSKANKIELINEN KATKELMA AIHEESTA VÄITÖSKIRJASTANI (ss. 26-27):

« Pour éclairer la nature du processus de la contextualisation, celui-ci pourrait, à notre avis, être comparé à la noèse (acte de la pensée) dans la phénoménologie. En effet, selon cette méthode philosophique développée par Husserl (Husserl 1913 [1950] ; Hintikka 1982), toutes les perceptions brutes, c’est-à-dire les données immédiates apparaissant aux organes sensoriels, sont « informées » par la noèse, ce qui permet à ces perceptions d’avoir leur contenu intentionnel. La noèse s’effectue par rapport aux noèmes (objets de la pensée) qui correspondent à des images que nous nous sommes formées de différents objets sur la base de nos souvenirs, expériences, attentes, etc. Par exemple, si nous sommes placés devant une maison et que nous ne voyions, perceptivement, que sa façade avant, nous avons tout de même tendance à appréhender la maison comme un tout comportant plusieurs côtés, toit, sol, intérieur, etc. Selon l’approche phénoménologique, cela est dû au fait que le noème que nous avons d’une maison ne la représente pas comme quelque chose qui consisterait uniquement en une façade ; il nous la suggère comme un objet beaucoup plus complexe.

De même, la contextualisation du discours constitue un procédé complexe qui peut, à titre illustratif, être comparé à la noèse. Les différents niveaux d’organisation présentés ci-dessus (cf. 1.4.2) constitueraient selon cette approche des noèmes que nous avons des rôles joués par ces niveaux dans l’interprétation des dires. Nous avons, par exemple, une conception intuitive – basée sur l’ensemble de nos expériences antérieures – du rôle que joue le niveau lexical dans la construction du cadre interprétatif. Par conséquent, les indices lexicaux apparaissant dans le discours sont interprétés par rapport à ce noème lexical, les indices syntaxiques par rapport au noème syntaxique, les indices interactionnels par rapport au noème interactionnel, etc. La contextualisation, c’est-à-dire le procédé par lequel s’effectue le « cadrage interprétatif » des données discursives immédiates, se sert de l’ensemble des noèmes relatifs aux données dont nous disposons et constitue, de ce fait, une sorte de « noèse discursive ». Les données perceptives immédiates reçoivent leur contenu intentionnel seulement après avoir subi la noèse ; il en va de même pour les données discursives premières qui ne deviennent intentionnelles que moyennant le recours aux noèmes correspondants.»

 

Lähde:

Lehtinen, Mari (2008): La contextualisation du discours radiophonique par des moyens prosodiques. L’exemple de cinq grands philosophes français du  XXe siècle. [Mémoires de la Société Néophilologique de Helsinki LXXIV]. Helsinki: Société Néophilologique de Helsinki. (290 + XII s. + DVD) (Julkaistu myös internetissä.)